Témoignages audiovisuels sur les pastorales

 

La collecte orale issue du programme Eleketa, conduit par le département des Pyrénées-Atlantiques, a permis de recueillir auprès d’interlocuteurs souletins de précieux témoignages sur la pastorale d’autrefois et d’aujourd’hui. Plus d'informations sur le programme ELEKETA
Le premier témoin, Erramun Tartachu, ancien maître à danser, évoque les incidents qu’occasionnèrent les deux pastorales de 1909, à Ordiarp, l’une interprétée par des hommes, l’autre par des femmes.
Les deux autres témoins, Jean-Fabien Lechardoy et Jean-Pierre Recalt (régents de pastorales), donnent leur point de vue sur l’état des lieux et l’évolution de la pastorale souletine aujourd’hui.

 

Témoignage de Raymond ou Erramun Tartachu (24/02/2012) lire sa biographie

 

L'enregistrement audiovisuel s'est déroulé à son domicile, à Ordiarp. Après avoir évoqué son apprentissage de danseur souletin et des pratiques dansées dans son village dans les années 1930, Erramun Tartachu parle de la danse en Soule, de son renouveau à partir des années 1960, à travers son expérience de maître à danser et de l'exemple des mascarades et des pastorales à Ordiarp.

      

         

 

En 1909 à Ordiarp trois pastorales se jouèrent cette même année, dont la pastorale de femmes Sainte-Hélène. Erramun Tartachu ne parle que d'Abraham et Sainte-Hélène. Il raconte la catastrophe des gradins, ainsi qu'une anecdote disant que l'homme ayant perdu la vie serait rentré sans payer.

Conseil général des Pyrénées-Atlantiques– Service départemental des Archives – cote : 19 AV 279. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.

   

 

 

 

Témoignage de Jean-Fabien Lechardoy (28/03/2013) lire sa biographie


Dans cet ensemble de cinq extraits issus d’une enquête réalisée en mars 2013, Jean-Fabien Lechardoy constate et analyse l'évolution de la pastorale souletine. Il préconise de donner la priorité au récit et à la langue basque, avec une organisation plus sobre et un nombre d'acteurs limité en privilégiant la qualité d'interprétation.

          Jean-Fabien Lechardoy évoque le côté lucratif de la pastorale, une représentation devenue une kermesse (repas, subventions, billet, livret...). L’aspect économique est trop important selon lui, et l'histoire de la pastorale passe à un second rang.

Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1039. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.

   

 

L'errejent évoque ici le nombre trop élevé d'acteurs dans les pastorales. Il souligne qu'une pastorale se fait avec des gens qui ont vraiment envie de jouer, avec les voix les plus belles, ceux qui parlent le mieux le basque. On fait normalement une pastorale avec 70 acteurs, mais 70 bons acteurs. Il prône une certaine exigence dans le choix des acteurs, malgré de rôle d'"ascenseur social" attendu de la participation à la pastorale.
         
    Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1040. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.

 

           Jean-Fabien Lechardoy dénonce l'obsession de l'esthétique dans la surenchère des costumes. Il explique que pour les quatre dernières pastorales qui traitaient de sujets se déroulant à la même époque, chaque village a créé ses propres costumes. Pourquoi tant de frais ?
Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1041. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.
   

 

L’errejent donne ici son avis sur la pastorale René Cassin de Chéraute jouée cette année (2013), et relève les points positifs : peu d'acteurs, une véritable histoire, de belles voix, une scène épurée.           
    Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1042. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.

 

            L’errejent Jean-Fabien Lechardoy répond à la question « que changeriez-vous à la pastorale ? ». Il réduirait le nombre d'acteurs, réduirait la dimension financière de la pastorale pour redonner à l'histoire sa vraie place.
Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1043. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.
   





Témoignage de Jean-Pierre Recalt (25/04/2013) lire sa biographie

  Selon l’errejent Jean-Pierre Récalt, la pastorale, actuellement bien organisée,  remplit une fonction sociale indéniable, renforçant la communauté villageoise. Elle permet de réunir les diverses générations de la population durant 6 mois.
Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1121. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.
           

 

 

L’errejent Jean-Pierre Récalt souligne l'importance de la culture populaire en Soule, ainsi que le rôle des pastorales auprès de la création culturelle et de la langue basque, l’éveil et la prise de conscience des habitants de la Soule à l’égard de ce patrimoine.           
    Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – Service départemental des Archives – cote : 19 AV 1122. Les témoignages complets de ces extraits sont consultables dans les salles de recherches des Archives départementales à Bayonne et à Pau.







Le programme ELEKETA et la collecte orale au Pays basque

Le patrimoine oral, contemporain ou passé, constitue un matériau riche qu’il importe de préserver et de porter à la connaissance de chacun. Le Département des Pyrénées-Atlantiques s’est intéressé à l’expérience de collecte de témoignages oraux en langue basque initiée par l’Institut culturel basque à partir de 2007 en Basse-Navarre.

En 2009, cette initiative intègre le programme 29.2 « Engager un programme pluriannuel pour valoriser le patrimoine oral et immatériel du Pays basque » du Contrat territorial Pays basque. Le Département en prend la maîtrise d’ouvrage, affirmant ainsi sa volonté d’être un promoteur actif de la culture et du patrimoine sur le territoire, tandis que l’Institut culturel basque en est maître d’œuvre. L’Institut Occitan y est également associé à compter de 2012 pour la collecte de témoignages dans la partie occitanophone du Pays basque. La coordination scientifique et technique du programme a été confiée au service départemental des archives.
Le programme s’est ainsi peu à peu structuré et développé. La collecte, limitée dans un premier temps à la Basse-Navarre, s’est progressivement ouverte au Labourd et à la Soule. Elle est d’abord territoriale et à visée ethnologique : les entretiens réalisés ont permis de recueillir des témoignages sur les connaissances et les savoir-faire particuliers, sur les rites et pratiques, fêtes religieuses et païennes, les croyances et les légendes, sur la vie sociale et culturelle, ou encore sur des événements historiques marquants. La collecte s’est également faite autour de grandes thématiques qui abordent la vie des gens de la mer (port de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure), les traditions dansées (incluant les pastorales et les mascarades souletines), le patrimoine maritime et fluvial de l’Adour, l’industrie du textile et de la chaussure.
Le programme Eleketa se poursuit encore aujourd’hui. Au 31 décembre 2013, 228 témoins bascophones ont été interrogés par l’Institut culturel basque, pour plus de 222 heures d’enregistrement et plus de 6000 extraits audiovisuels ont été traités.
Les entretiens sont enregistrés chez les témoins par l’ICB, en lien avec le presta taire audiovisuel Aldudarrak Bideo. Les témoignages sont ensuite traités et inventoriés en collaboration avec le service départemental des archives, avec le logiciel Arkhéia. Les Archives départementales assurent la conservation de ces enregistrements et leur communication au public.
Ainsi, le grand public comme les chercheurs peuvent consulter les enregistrements du fonds d’archives audiovisuelles issu du programme Eleketa dans les salles de lecture des Archives départementales à Pau et à Bayonne (Pôle d’archives de Bayonne et du Pays basque). Les inventaires numériques des fonds audiovisuels sont consultables en ligne sur le site internet des Archives départementales (earchives.cg64.fr).
Cette collecte est valorisée par différentes actions réalisées par les Archives départementales et l’ICB (expositions interactives, créations artistiques, médiation auprès des scolaires…). Consulter l’exposition Eleketa sur le site de l’ICB (www.eleketa.com), ainsi que l’exposition Itsasturiak - La vie des gens de mer et du port de pêche de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure du XXème siècle à nos jours  (www.itsasturiak.com).


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