Texte écrit par Maider Bedaxagar, 2013
La méthode d'Hérelle
A partir de 1899, Georges Hérelle assiste à plusieurs représentations de pastorales. Domicilié à Bayonne, il se rend à Mauléon en train puis se déplace jusqu'au village souhaité par le tram qui dessert Mauléon jusqu'à Saint-Engrâce. Souvent, Léopold Irigaray avertit Hérelle de telle ou telle représentation à venir par lettre ou encore par télégramme. Il pouvait arriver que le télégramme arrive la veille pour le lendemain, c'est le cas pour le courrier envoyé le 16 octobre 1909 pour la représentation du lendemain, le 17 octobre 1909 à Mauléon.
Lorsque Hérelle a la chance de pouvoir assister à la représentation (parfois il ne s'y rendait pas à cause du mauvais temps), il décrit la journée de pastorale dans son intégralité : l'arrivée au village, la cavalcade, les gradins, la scène, le nombre d'acteurs...)
"Je pars de Mauléon le lundi matin par le tram-way, avec une multitude de personnes, surtout des jeunes gens et des enfants, des jeunes filles aussi, - plus de 150 peut-être - qui vont comme moi voir la pastorale d'Ossas. La plupart d'entre eux portent un paquet, un panier, un sac où est enfermé leur déjeuner, et plusieurs ont une petite outre pleine de vin. Je remarque parmi cette foule deux prêtres"
"Scène carrée, ayant approximativement 10 mètres de côté (mesurés avec ma canne). Devant, petit escalier de dix marches. La scène posée sur des futailles soutenant des solives."
Hérelle prenait des notes sur tout ce qu'il voyait puis classait ses notes parmi ses archives. C'est avec beaucoup de rigueur qu'il décrivait les représentations qu'il voyait, il a ainsi détaillé les costumes, les couleurs présentes sur scène, les accessoires des acteurs, les gestes et les chorégraphies des acteurs de chaque camp. Du fait qu'il n'était pas bascophone, et même si Léopold Irigaray lui traduisait souvent les pièces, Hérelle ne prêtait pas attention au texte de la pastorale, mais bien à son interprétation.
"La récitation du prologue commence, au milieu de la scène, près du petit escalier. A chaque verset, il se déplace (à droite, au milieu, à gauche, au milieu etc). Il ne fait pas, après la récitation de la strophe, le tour sur lui-même que j'ai vu faire en pareille circonstance à Haux et à Tardets. [...] Pendant la récitation de la strophe, le prologueur se tient immobile; mais à la fois il lève les deux bras en l'air."
Les témoignages de personnes ayant assisté aux pastorales étant assez rares à cette époque, les écrits de Hérelle sont d'une grande valeur. En plus de renseigner le lecteur sur les conditions de représentations des pastorales, Hérelle parvient par ces écrits à nous transporter à son époque, du fait de son écriture fluide, de son talent d'observateur et d'illustrateur.
Consulter les archives de Georges Hérelle
Ces archives recèlent des observations directes sur des représentations auxquelles il a assisté, parfois simplement des documents (cartes postales, photographies, programmes) qu'il a recueillis et légendés ou commentés.
- Pastorales Abraham (Haux et Tardets), 1899, et Jean de Calais (Licq), 1901.
- Pastorales Abraham (Haux et Tardets). 1899.
- Représentation de la pastorale Hélène de Constantinople jouée à Chéraute le 10 mai 1908 :
- Représentation de la pastorale Üscaldünac Ibañetan jouée à Tardets le 31 août 1908 :
- Pastorale Abraham, Ordiarp, 1909 :
- Pastorale Hélène de Constantinople (Mauléon - filles d'Ordiarp). 1909
- Pastorales Hélène de Constantinople et Roland (Ordiarp) - Les quatre fils Aymon (Menditte), 1909
- Représentation de Jeanne d'Arc à Ossas en 1910 :
- Pastorale Mustapha le grand Turc, Barcus, 1910
- Représentation de la pastorale Napoléon à Lacarry en 1910,
- Représentation de la pastorale Astyage à Laguinge en 1914
- Représentation de la pastorale Abraham à Menditte en 1922
- Représentation d'Alexandre à Trois-Villes en 1923
Auteur : Maider Bedaxagar